Alexys Brunel, jeune cycliste français au talent prometteur, a connu une trajectoire marquée par des succès précoces et une période sombre qui a failli mettre un terme à sa carrière. Étoile montante du cyclisme, il a brillé dans les rangs juniors et amateurs avant d’intégrer des équipes professionnelles de premier plan, comme UAE Team Emirates. Pourtant, derrière les podiums et les contrats prestigieux, Brunel a dû affronter des défis psychologiques qui ont révélé la fragilité de l’équilibre mental dans le sport de haut niveau.
En 2022, à l’âge de 23 ans, Brunel a pris une décision radicale : arrêter le cyclisme professionnel. Cette annonce, surprenante pour beaucoup, était le résultat d’une lutte intérieure contre la dépression. La pression constante pour performer, les attentes élevées d’une carrière prometteuse et les revers inévitables du sport ont peu à peu érodé sa confiance. Dans des entretiens ultérieurs, il a décrit un sentiment d’épuisement mental, où le vélo, autrefois source de joie, était devenu un fardeau. « J’avais perdu le plaisir de rouler », a-t-il confié, soulignant comment les doutes sur sa valeur et sa place dans le peloton l’ont conduit à un point de rupture. Cette période a été marquée par un isolement progressif, où il s’est senti déconnecté de son identité de coureur et de ses aspirations.
Loin des pelotons, Brunel a choisi de se réinventer. Il s’est tourné vers une vie plus ordinaire, travaillant comme livreur pour subvenir à ses besoins tout en prenant le temps de se reconstruire. Ce hiatus, bien que difficile, lui a offert une opportunité rare : celle de réfléchir à ses motivations et de redéfinir son rapport au cyclisme. Cette introspection, soutenue par un travail sur sa santé mentale, a été déterminante pour son retour progressif au sport. En 2024, il signe avec l’équipe continentale Dunkerque GL, un tremplin vers son retour au niveau professionnel avec TotalEnergies en 2025.
Ce come-back, marqué par une victoire au Grand Prix Jean-Pierre Monseré en mars 2025, illustre la résilience de Brunel. Cependant, il reste lucide sur les défis qui persistent. Les courses exigeantes, comme Paris-Roubaix récemment, rappellent que le chemin vers la stabilité est semé d’embûches. Brunel aborde désormais le cyclisme avec une philosophie renouvelée, privilégiant l’épanouissement personnel à la quête effrénée de résultats. Son histoire, celle d’un espoir confronté à ses ombres, résonne comme un témoignage puissant sur l’importance de la santé mentale dans le sport, un sujet encore trop souvent tabou.
Pour ceux qui souhaitent suivre son parcours ou en savoir plus sur un aspect précis de cette période, l’évolution de Brunel reste une source d’inspiration, prouvant qu’il est possible de se relever après une chute, sur la route comme dans la vie.